Cigogne de passage

Saisons et migrations

La technique de la repasse

Occasionnellement, nous utilisons la technique de la « repasse ».

Cette technique consiste en diffuser des enregistrements de sons d’une espèce d’oiseaux afin de provoquer une réponse comportementale (le voir)  ou vocale (l’entendre).

Lors d’un contrôle dans la roselière, nous en avons profité pour faire une petite séance de « repasse » en espérant détecter la présence de la Panure à moustaches, une espèce intéressante pour les suivis ornithologiques.

La repasse est une technique consistant à diffuser des enregistrements des sons produits par un oiseau en espérant obtenir une réaction de la part de cette espèce. Et oh surprise, c’est finalement un groupe d’une dizaine de Panures à moustaches qui s’est laissé entendre et observer depuis les passerelles en bordure d’étang… et sans effectuer, à cet endroit-là, la moindre repasse !

 

© Photos d’archives : Jules Fouarge

La Panure à moustaches

Observations ornithologiques hivernales

Avec l’arrivée de l’hiver dans les pays nordiques, une partie des Anatidés (les canards et les oies) migrent vers nos pays pour hiverner, afin d’y trouver des températures plus clémentes. Les larges plans d’eau de Wallonie, tel que l’étang de Virelles, accueillent alors de nombreuses espèces de canards. On peut y observer facilement des espèces telles que le Fuligule milouin, le Canard chipeau, le Canard pilet ou encore le magnifique Garrot à œil d’or.

L’hiver est un bon moment pour les observations ornithologiques et découvrir la superbe diversité d’oiseaux qu’offre le site.

Garrot à oeil d'or

La saison des balbuzards pêcheur se termine.

Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), parfois surnommé aussi « Aigle pêcheur », est un rapace exclusivement piscivore : il se nourrit de poissons qu’il capture à la surface de l’eau, par une chasse à vue.

En ces mois de septembre et octobre, les populations de balbuzard reprennent leur migration afin de retourner dans leurs zones d’hivernage en Afrique subsaharienne. On peut dès lors les observer traverser notre pays, s’arrêtant sur nos plans d’eau pour y chasser. C’est donc le bon moment pour observer ce magnifique oiseau à l’étang de Virelles, où un individu y a été observé le weekend dernier lors de la Fête du Miel.

Cette espèce n’a plus niché en Belgique depuis plus de 100 ans, malgré la présence de couples nicheurs en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Ce n’est donc plus qu’une question de temps avant que l’oiseau ne se réinstalle chez nous. L’Aquascope Virelles mène une action dans le cadre du Parc national ESEM avec pour objectif la création d’aires de nidification pour cette espèce afin de favoriser son retour, la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse lui étant très favorable du fait des larges plans d’eau qu’elle offre.

Les Observations de Balbuzard pêcheur à Virelles

Les saisons et migrations

Fin de l’Hiver.

« Quel oiseau revient le plus rapidement de sa migration hivernale à Virelles? »

La cigogne blanche bien sûr ! Les observations ornithologiques de ce bel oiseau sont légion dans et autour de la réserve naturelle de Virelles.*

En 2015, le site de Virelles a accueilli la première nidification wallonne de cigognes blanches à l’état sauvage sur une plateforme artificielle destinée au Balbuzard pêcheur. L’espèce n’avait alors plus niché en Wallonie depuis 2007. Cette tentative ne permit pas de mener des cigogneaux à l’envol mais en 2016, ainsi que les années suivantes, le couple nicha avec succès.

Les cigognes de l’Aquascope ont un cycle d’hivernage classique et traditionnel. Elles volent dès la fin de l’été en direction de l’Afrique. (Sénégal, Soudan, …). Elles y parviennent principalement via le Détroit de Gibraltar (d’autres y parviennent via le Bosphore en Turquie). Elles font ces détours car elles ont besoin de courants thermiques ascendants dans l’air afin de voler (planer). Au-dessus des mers, ces courants ne se forment pas. Elles sont parfois des milliers à attendre au-dessus de l’Andalousie un courant propice pour traverser les 14km du détroit. Plutôt solitaires lors de la nidification, elles passent l’hiver en grands groupes. Elles ne se reproduisent pas l’hiver.

Elles reviennent très tôt ; certaines dès le début du mois de février. On les dit philopatrique, car elles ont tendances à revenir à l’endroit où elles sont nées : Tout bonus pour nos observations ornithologiques à l’Aquascope.

En 2020 et 2021, deux autres couples (progénitures ?) sont venus s’installer sur le site, dans de vieux arbres, à la limite avec le village de Virelles. Ces trois couples ont déjà mené 30 jeunes à l’envol de 2015 à 2022.

La cigogne est exclusivement carnivore et dotée d’un besoin alimentaire important généré par son poids de 4 kilos et sa taille de 1,20 m .  L’Etang de Virelles et les prairies avoisinantes sont parfaits pour l’alimentation de ce bel échassier qui s’alimente d’insectes, mollusques, poissons, amphibiens mais aussi de serpents et de mulots.

Depuis toujours la cigogne possède une image positive ; la religion la remercie de « purger la terre des reptiles immondes et vénéneux pour lesquels l’espèce humaine éprouve une insurmontable aversion » Malgré un déclin des populations au 19ème et 20ème siècle, la Cigogne réintègre aujourd’hui ces anciens territoires de reproductions.

La Cigogne blanche est un formidable ambassadeur de la protection des zones humides riches en biodiversité, en milieu bocager.  Il s’agit d’une « espèce parapluie » : assurer la protection de son habitat favorise indirectement la survie des autres espèces présentes. Nous développons donc à et autour de Virelles des aires de nidification qui, nous l’espérons, seront bientôt occupées.

On l’a constaté ces dernières années, la Cigogne blanche bénéficie d’un « capital sympathie » énorme aussi bien aux yeux du grand public que des médias. Et depuis 2015, année après année, l’enthousiasme et l’intérêt pour le sujet ne faiblissent pas, ce qui est rare. Chaque début février, le retour des trois couples à Virelles est attendu avec impatience, que ce soit par les villageois, les gestionnaires du site, les amateurs d’ornithologie et les journalistes qui continuent à les suivre. S’en suivent toutes les étapes de la nidification : retour de migration, réaménagement du nid, parades et accouplements, couvaison, éclosion, nourrissage des jeunes et premiers vols… Minimum cinq mois de “spectacle” assurés par les trois couples de grands échassiers de mi-février à mi-juillet.

Notre culture fait de la Cigogne blanche une « espèce patrimoniale » qui retient toute notre attention par sa symbolique du bonheur, du renouveau et de la fertilité. Elle véhicule une image et des informations positives, à l’heure où les actualités le sont souvent beaucoup moins.

Depuis 2015, une série de questions nous sont régulièrement posées, avec des réponses qui ne peuvent être données avec certitude. Les couples qui reviennent nicher sont-ils toujours les mêmes ? Chez nous, sur quels sites vont-elles chasser pour se nourrir ? Que deviennent les adultes tout juste après la saison de nidification ? Et les jeunes tout juste après l’envol ? Où passent-elles l’hiver ? Combien de temps prend leur voyage ? Quelles sont leurs haltes et routes migratoires ? Certains individus ont-ils péri pendant l’hiver ?

Voilà pourquoi nous souhaitons mettre en œuvre un projet avec comme pilier central la Cigogne blanche en Botte du Hainaut : ambassadrice de la conservation de la nature et des paysages, fédératrice et créatrice de lien social, fil rouge en éco-tourisme et actrice dans l’éducation et la sensibilisation du public scolaire et du grand public.

Pour nos amis néerlandophones, mentionnons le groupe facebook Ooievaar Observatie Initiatief (Ooi) qui recense l’ensemble des nids de cigogne blanche en Belgique. Nous collaborons à ce recensement.

On vous en reparle cet AUTOMNE.

* Observations de cigognes à Virelles

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